Le meilleur ami de l’homme pour le dépistage du cancer du côlon

 En Europe ce cancer touche 20 à 35 personnes pour 100 000 habitants. Chaque année, 33 000 nouveaux cas sont dépistés en France et on compte plus de 16 000 décès sur la même période. Le problème de ce type de cancer est que l’apparition de symptômes est tardive et qu’il aboutit souvent à la formation de métastases dans tout le corps. Le CRC est peu dangereux quand il est traité à des stades précoces, c’est pourquoi il est essentiel de le détecter très tôt. A l’heure actuelle les 2 tests de dépistage mis en œuvre sont la coloscopie (examen lourd) et la détection de sang dans les selles. Malheureusement ils ne détectent que des stades plus ou moins avancés de la maladie.

Basée sur des travaux déjà entrepris pour les cancers du poumon, du sein et de la prostate, une étude japonaise c’est intéressée aux particules odorantes comme marqueur de CRC. Afin de détecter ces particules odorantes dans des échantillons d’air expiré ou de selles, les auteurs ont dressé un chien (labrador) qui s’assied à chaque fois qu’il renifle un prélèvement de malade avec CRC. Pour cette étude les auteurs ont fait renifler des séries de 5 boîtes contenant de l’air expiré ou des selles. Dans les 36 échantillons d’air expiré provenant de patients avec CRC à différents stades, seuls 3 d’entre eux n’ont pas été détectés par le chien. De manière plus impressionnante, dans 37 échantillons de selles de patients avec CRC seul 1 n’a pas été détecté par le chien. L’animal est beaucoup plus efficace que le test de détection de sang dans les selles qui n’a pas détecté 11 CRC sur 37. De plus, quand on s’intéresse aux différents stades de la maladie, on s’aperçoit que le chien détecte même les stades très précoces de la maladie.

Au-delà de l’aspect insolite de cette étude, les auteurs ont montrés qu’il existait des particules odorantes caractéristiques du CRC quelque soit le stade de la maladie. Ces particules peuvent être détectées à partir d’échantillons de selles qui sont facilement obtenus. De nos jours, il existe des appareils capables de détecter ces particules, mais il reste encore à savoir quelles sont ces particules.

Par Laurent Dubucquoy


Référence :

Sonoda H, Kohnoe S, Yamazato T, Satoh Y, Morizono G, Shikata K, Morita M, Watanabe A, Morita M, Kakeji Y, Inoue F, Maehara Y. Colorectal cancer screening with odour material by canine scent detection. Gut 2011 Jun;60(6):814-9. Epub 2011 Jan 31.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies publicitaires et statistiques.