Histoire naturelle de la rectocolite hémorragique diagnostiquée chez l’enfant dans les études en population générale.

La rectocolite hémorragique chez l'enfant est souvent grave car étendue sur la majorité du colon. Elle nécessite des traitements par corticoïdes ou immunosupresseurs; et 1 enfant sur 5 sera opéré d'une colectomie dans les 10 ans de suivi.

Une meilleure connaissance de l'histoire naturelle des maladies chroniques est essentielle pour améliorer la prise en charge des patients, évaluer l'impact des stratégies thérapeutiques ou encore pour fournir une information exhaustive aux patients.

L’objectif de ce travail était de faire un état de lieu des connaissances sur l'histoire naturelle de la rectocolite hémorragique (RCH) débutant chez les enfants à partir des études en population générale. Les études en population générale permettent d’inclure la totalité des patients atteints dans une zone déterminée, et de s’affranchir des biais des études des centres experts qui incluent des cas plus graves.
Vingt-six études ont été incluses. La majorité des patients présentait une extension de la maladie et deux tiers développaient une pancolite (RCH touchant la totalité du colon). Une cholangite sclérosante primitive (maladie inflammatoire des voies biliaires) était observée chez 5-10% des patients et des manifestations extra-intestinales chez la moitié d’entre eux.

Dans l'ensemble, les patients n’avaient pas de retard de croissance ou pubertaire significatif. Environ deux tiers des patients ont nécessité une corticothérapie orale et jusqu'à 25% ont présenté une corticodépendance. Les données les plus récentes indiquent que près de la moitié des patients ont été exposés aux thiopurines et 10 à 30% aux anti-TNF. La moitié des patients ont nécessité une hospitalisation et 20% une colectomie après un suivi de 10 ans.

La RCH à début pédiatrique se caractérise donc par un taux élevé d’extension. De nouvelles études sont nécessaires pour évaluer l'impact des stratégies thérapeutiques actuelles sur l’histoire naturelle de la maladie.

Références

Mathurin Fumery, Dana Duricova, Corinne Gower-Rousseau, Vito Annese, Laurent Peyrin-Biroulet, Peter Lakatos
Aliment Pharmacol Ther. 2016;43:346-55

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